Il n'existe que quatre fermes aquaponiques commerciales en France, dont l’une d'elle se trouve dans les Vosges à Chaumousey. Noémie Charpentier a repris la ferme familiale en 2019 pour y installer son exploitation de 1 000 m2 qui fait vivre en symbiose poissons et légumes. Les semis1 voisinent avec six bassins où nagent des poissons rouges, des carpes et des tanches tous omnivores. "Cet échange nutritionnel permet une production naturelle très appréciée des consommateurs" souligne Noémie Charpentier qui a produit l'année dernière trois tonnes de légumes divers et quelques cagettes de fraises. L'épidémie de coronavirus n'a pas découragé la clientèle. "Pendant le premier confinement, il y a eu une explosion des commandes en drive" poursuit la jeune entrepreneuse. Un chiffre multiplié par trois par rapport à la période antérieure. La ferme emploie un salarié et un apprenti en alternance qui poursuivent leur activité. Certains investissements ont été ralentis mais pas supprimés. Dès que la situation sanitaire le permettra, les produits de la ferme aquaponique se lanceront à la conquête des restaurants et des cantines scolaires.

Floriane QUADPEERDS, pour Innov’Aqua

En Guinée, pays de l’Afrique de l’Ouest, 2 entrepreneures, Bequita Mahama et Wiatta Thomas veulent révolutionner l’agriculture urbaine avec l’aquaponie. En effet, il existe un problème d’approvisionnement des villes en nourriture du fait d’une population toujours plus grandissante. Deux jeunes femmes ont donc eu l’idée de créer leur propre entreprise “ AquafarmsAfrica” spécialisée en aquaponie dans le but de subvenir aux besoins des populations locales. Des problèmes de logistiques des denrées produites dans les zones rurales font qu’une grande majorité de celles-ci n’arrive pas dans la ville. Pour répondre à ce défi d’approvisionnement, les 2 jeunes femmes ont créé cette entreprise d’aquaponie. Ce système de culture alliant l’élevage de poissons à la culture en circuit fermé comporte de nombreux avantages pour la situation actuelle en Guinée. Il s’agit d’une grande économie de ressources, une réduction de déchets ou encore l’absence d’équipements lourds. Bequita et Wiatta, les créatrices d’AquafarmsAfrica. Cette technique utilise environ 90 % moins d'eau (aquafarmsafrica.com) que l'agriculture traditionnelle pour produire les mêmes aliments, consomme moins d'énergie, et mieux encore, nécessite moins d'espace. En partenariat avec Osez Innover, AquaFarmsAfrica formera 100 femmes et jeunes guinéens au lancement de leurs propres franchises AquaFarms afin de stimuler l’économie locale et de promouvoir l’agriculture, tout en créant des emplois et de la richesse. Nous construisons nos modèles de formation et fournissons 1 mois de formation accélérée aquaponique aux femmes et aux jeunes impliqués. Le binôme souhaite mettre en place une agriculture durable et efficace pour assurer la sécurité alimentaire des habitants de la Guinée mais aussi sur tout le continent africain. Leur initiative a même été sélectionnée pour participer à une compétition qui vise à créer des emplois et de la richesse pour améliorer les conditions de vie des entrepreneurs agricoles africains. Un beau projet pour un mode de vie meilleur.

Elisa COUSIN, pour Innov’Aqua

Du 9 au 11 octobre 2020 s’est déroulé sur le site Echologia le tout premier salon national de l’aquaponie, de l’hydroponie et de l’aquaculture écologique. De nombreux acteurs ont contribué à sa création, comme Aquaponia, la Fédération Française D’Aquaponie (FFDA), Aquaponie.net, la ferme des Sourciers, l’Association Française d’Agriculture Urbaine Professionnelle (AFAUP), le programme « AquaPonie, Innovation Végétale et Aquaculture » (APIVA), ainsi que les membres du projet OPRA qui étudient la faisabilité technico-économique de ces différentes méthodes de culture. Un travail commun de ces différentes entités a pu donner vie à ce salon qui a dans un premier temps réuni les professionnels de ces méthodes de culture. Ce sont tous les producteurs, fournisseurs, enseignants, chercheurs, institutions ou bureau d’études qui ont eu l’occasion de se retrouver pour partager leurs connaissances à propos de cette filière en plein essor. L’aquaponie a en effet un avenir certain devant elle, et cet événement a marqué le démarrage officiel de l’organisation de la filière aquaponique en France. Les principaux thèmes abordés furent les suivants: agro-écologie, nourriture de demain, gestion des espaces, techniques agricoles, développement durable. Ce sont des sujets d’actualité qui découlent d’une nécessité à trouver des méthodes de culture plus respectueuses de l’environnement, viables, et capables de répondre à la demande en nourriture toujours plus grandissante de la population mondiale. À l’occasion de différents stands, conférences et tables rondes, tous les professionnels présents ont pu échanger pour penser une structuration de la filière. Un autre objectif important de ce salon était la création de relations partenariales et de chercher une croissance de leurs projets. Le salon s’est déroulé pendant 3 jours, organisés de la façon suivante: un temps pour des communications des avancées techniques et scientifiques, un temps pour des présentations de projets en développement, un temps pour la structuration de la filière aquaponique en France et enfin un temps pour une discussion sur les différents enjeux de l’aquaponie. Après ces deux journées dédiées aux professionnels, le grand public a pu également découvrir les secrets de l’aquaponie avec les multiples stands dédiés à cet effet. Ce fut un grand succès : malgré la crise sanitaire, près de 500 visiteurs se sont rendus au salon. Cet événement se reproduira donc en octobre prochain !

Elisa COUSIN, pour Innov’Aqua